Ici ce n'est pas Versailles

21 novembre 2022

I gatti conquisteranno il monde - Ernest

Ernest est arrivé en même temps que Léo, ils étaient au même endroit, une ferme ou pleins de chats non domestiqués se trouvaient. Non castrés et non stérilisés ces chats se multipliaient de façon hallucinante. On avait trappé une 30ène de chats dans cette ferme, quelques-uns en mauvais état, d’autres un peu mieux. Mais tous avaient des vers et des parasites, affections qui sont heureusement vite soignables. Par je ne sais quel miracle ils étaient tous FIV négatifs (leucose féline), maladie qu’on appelle aussi dans le langage courant le sida des chats. 

 

Ernest était extrêmement beau, mais aussi extrêmement sauvage. Il était déjà bien plus vieux que les autres, il devait avoir autour des 5 - 6 ans. Sociabiliser un chat de cet âge est bien difficile, mais je m’étais dit que c’était possible. Il n’y avait aucune d’urgence, la patience serait mon alliée. 

 

Les 3 premiers mois Ernest se terrait dans les arbres à chats. Il sortait pour aller aux toilettes, (je n’ai jamais compris comment un chat aussi sauvage pouvait être aussi propre) pour manger (Ernest était un fin gourmet) et la nuit quand je dormais. Il aimait se mettre sur le canapé, les poils qu’il y laissait témoignaient de ses siestes canapé. 

Ernest 1

 

Pendant l’hiver 2021 Ernest commençait à sortir un peu de sa coquille. Toujours très anxieux, il commençait à venir regarder le soir ce que je faisais quand j’étais devant la télé. Il sortait de ses cachettes quand il m’entendait préparer le repas du soir. Il avait un bon contact avec les autres chats, Ernest avait l’habitude de vivre avec ses congénères.

 

Mais il gardait quand même bien ses distances. Je ne pouvais pas le toucher, il s’enfuyait dès que j’arrivais dans la pièce dans laquelle il était. Il aimait m’observer, mais à une distance de plusieurs mètres.

 

A un moment donné la question s’est posée si on devait le remettre en liberté. Je n’avais pas le sentiment que ce chat soit vraiment heureux chez moi, mais je n’étais pas certaine de ce que je percevais chez lui. 

 

Et Ernest n’a pas tardé à me donner sa réponse, une réponse claire et nette. 

 

Un matin du mois de mai je l’ai retrouvé derrière le filet que j’avais installé sur mon balcon. Je n’ai jamais su comment il a réussi à passer de l’autre côté, puisque le filet mesure 3mètres de haut et que je vis au 5ème étage.  

tempImageFO1eJt

 

Il n’est pas tombé du balcon. Cela dit, ça a quand même pris près de 2 heures pour qu’il soit à nouveau en sécurité, parce que je ne pouvais pas m’approcher de lui. S’il avait pris peur, il aurait sauté et se serait vautré en bas de l’immeuble. 

Donc j’ai dû le laisser se débrouiller tout seul. Mais Ernest étant un chat très intelligent, c’est ce qu’il a fait. Après différentes réflexions stratégiques de sa part, il a su revenir tout seul dans l’appartement. 

 

3 jours après je le relâchais dans sa ferme ou il avait vécu depuis sa naissance. 

Le mettre dans une caisse de transport a été d’une facilité impressionnante.

Je reste persuadée que Ernest savait que j’allais le ramener d’où il venait. 

Il m’a bien fait comprendre que sa liberté est primordiale. Tout le confort et toute la sécurité que je pouvais lui offrir était insuffisants par rapport à son besoin d’être libre, d’aller à sa guise et de ne dépendre de personne.

 

Ça n’a pas été facile pour moi de le relâcher, mais je peux tellement comprendre ce besoin de ne dépendre de personne, de se débrouiller quoi qu’il arrive et ne pas vouloir forcément l’aide des autres. Je peux aussi comprendre sa méfiance envers d’autres êtres vivants et le fait de ne pas vouloir s’adapter forcément à un mode de vie conventionnel. 

 

Les animaux que nous rencontrons sont nos miroirs. 

 

Je pense souvent à Ernest, j'ai des nouvelles de temps en temps.

Ernest m’a vraiment montré que la liberté de chacun d’entre nous est un besoin fondamental et légitime. Et que notre devoir et de le respecter. 

 

 

 

 

Posté par Rubynessa à 12:46 - Commentaires [0] - Permalien [#]


10 octobre 2022

I gatti conquisteranno il monde - Léo

Le premier qui est arrivé, après cette période Covid, est Léo. Il est arrivé le 31 mai 2021, en même temps que Ernest. 

 

A son arrivée Léo n’avait pas de nom, c’était un simple chat de ferme livré à lui – même. On a estimé son âge vers les 3 ans. 

 

Toujours en retrait, inapprochable, sans voix, Léo a évolué d’une manière spectaculaire au fil du temps. Et du coup, moi avec.

 

J’ai commencé par lui parler, tous les jours, je conversais avec lui. Il m’écoutait, mais très méfiant envers l’humain en général, il ne bronchait pas. 

Je pouvais le toucher un petit peu, mais il n’était pas forcément partisan de ma compagnie, il avait beaucoup de crainte envers moi. 

 

Et est arrivé l’accident dans la nuit du 10 au 11 septembre 2021. Léo est tombé du 5èmeétage par une fenêtre que j’avais laissé entre ouverte. Cette fenêtre je l’avais laissée ouverte par un concours de circonstances qui s’avérera par la suite d’une importance capitale. 

 

Léo, je ne sais pas par quel miracle, ne s’est cassé aucun os, aucune fracture nulle part. Pas de fracture du crâne, pas de fracture de dents, pas de fracture de membres, pas de fracture de la colonne vertébrale….. 

Par contre il s’est explosé l’œil droit, il est tombé la tête en bas dans un buisson et je pense qu’il a dû se prendre une branche dans l’œil. 

On ne savait pas s’il n’y avait pas d’atteintes des autres organes internes, rate, foie, estomac, vessie etc…..

 

Le matin je l’ai trouvé recroquevillé sur lui-même en bas de l’immeuble, il n’a même pas eu la présence d’esprit de s’enfuir, tellement il était choqué. Je pense sérieusement qu’il m’a attendu.

J’ai pu le prendre, le mettre dans une caisse de transport et direction le véto en urgence.

 

Il a été pris en charge par le véto, par la suite par vétérinaire l’ophtalmologue.

Il passé 2 semaines chez Ludivine, (j’en parlerai une autre fois de Ludivine) en cage de soins. 

Je passais matin et soir pour m’occuper de lui. Le nourrir, le câliner, nettoyer sa cage, l‘amener à ses différents rendez – vous vétérinaires. Déjà au bout de 24 heures il a commencé à boire un peu, au bout de 48 heures à manger un peu….. Son transit s’est remis en route, il faisait pipi normalement, ouf, pas de sang dans les urines, les organes internes n’avaient pas l’air d’être touchés….

 

Pendant cette période un magnifique lien s’est créé entre Léo et moi. J’ai pu le reprendre à la maison au bout de 2 semaines.

Il a tout de suite reconnu les lieux, s’est installé et depuis nous formons une équipe incroyable.

 

Depuis là, Léo est aveugle de son œil droit. On n’a pas dû l’enlever, il a la pupille qui part aux fraises, il n’y voit rien, mais a une vie tout à fait normale. Il joue, il chasse les insectes, il mène une vie de chat d’appartement, avec tout le confort qui va avec.

Je peux le câliner, il vient se frotter contre mes jambes, miaule, ronronne et tous les soirs vient me dire bonne nuit dès que je suis dans mon lit.

 

J’ai beaucoup appris avec lui, tous les jours il me montre le chemin de la résilience, de l’acceptation de soi. 

Il me montre comment VOIR la vie, comment la simplifier et comment être heureux de ce qu’on a.

 

Léo est un cadeau du ciel et si nous avons survécu tous les 2 à cette épreuve, moi avec ma culpabilité, lui avec son handicape, c’est que la route que devons prendre ensemble est bien présente. ✨✨🙏🙏

 

D8579DA3-75BF-4283-BAB1-FC96B88048B8_1_105_c

 

Posté par Rubynessa à 13:38 - - Commentaires [6] - Permalien [#]

04 octobre 2022

I gatti conquisteranno il mondo

Quand mon Boubou national est mort en mai 2019 je m’étais dit, je ne veux plus de chats. 

C’était toujours compliqué quand je partais et mes vieux chats sortaient, donc j’avais toujours un espèce de souci derrière la tête.

 

J’ai déménagé en janvier 2020 pour prendre un appartement en hauteur. Je voulais la tranquillité, le calme et surtout avoir un sentiment de liberté que j’avais l’impression de ne pas avoir.

 

Et est arrivé le premier confinement Covid en mars 2020. Je pense que c’est une des pires périodes que j’ai vécu ces dernières années. La vie s’est arrêtée. 

 

Au travail, mon « super » chef avait eu la bonne idée de partager toute l’équipe en 2. On travaillait 3 jours, on avait 3 jours de congé. C’était un roulement entre les 2 équipes. 

L’idée était que si une équipe tombe malade (à ce moment-là, le temps d’isolement était de 10 jours en cas de maladie et de cas contact), l’autre équipe prenait la relève. Une idée de fous…. 

 

A ce moment – là j’avais un poste de responsable et je me suis retrouvée à travailler pendant 6 semaines non – stop, parce que, pendant mes jours de « congé » je faisais du télétravail. Des téléphones et des mails sans interruption, faire des tableaux, faire des commandes, répondre à mon équipe en cas de problème. 

Et des problèmes il y en a eu….

 

Je pense que c’est à ce moment-là que j’ai pris conscience ce que ne pas être libre voulait dire. Ça n’avait rien avoir avec des chats ou pas, le manque de liberté sont les barrières qu’on se met à soi – même, à travers nos propres limites et/ou à travers les limites que la société nous impose. 

 

Pendant 6 semaines je n’ai vu personne, à part une demi-équipe au travail. Aucun contact externe, quelques téléphones avec ma famille, avec mes amis. Et toujours cet arrière-plan d’angoisse parce que, au premier confinement, on ne savait vraiment pas ce qui allait se passer…..

 

Je n’ai jamais souffert de solitude, c’est quelque chose que je ne connais pas. Je peux très bien ne voir personne plusieurs jours à la suite, sans que cela ne m’affecte. Je m’occupe toujours, j’ai toujours quelque chose à faire.

 

Mais à ce moment -là, le plafond m’est tombé sur la tête. 

 

Boubou2

 

 

Posté par Rubynessa à 10:39 - - Commentaires [4] - Permalien [#]

02 octobre 2022

Ainsi va la vie

J’ai eu beaucoup de changements ces dernières années, changements qui m’ont fait un bien énorme. 

Sur le moment ce n’était pas facile à gérer, mais je pense comme toute problématique pour chacun d’entre nous. 

 

Le changement, même bienvenu et positif, demande un certain degré d’adaptation. Il y a d’abord le chamboulement, cette période où on se pose des milliers de questions. Cette période ou le changement nous angoisse, ou on doute. Et ça peut être une période plus au moins longue, je pense que c’est propre à chacun. 

 

Pour moi ce sont toujours des très longues périodes, ces périodes ou je me remets en question et ou je suis remplie de doutes. 

 

Et d’un coup je saute.

 

Mon entourage est toujours étonné de ce fonctionnement, parce que pendant des longs mois je ne dis rien.

 

Mais une fois que je saute, je saute. 

 

Et à partir de là plus rien ne peut m’arrêter.  

 

remise-en-question-conflit-interne

Posté par Rubynessa à 21:08 - - Commentaires [6] - Permalien [#]

Ainsi va la vie

J’ai fait un tour sur la blogosphère et quel drame je découvre après quelques temps d’absence.

La blogosphère est (presque) vide, désertée de (presque) tout et de (presque) tout le monde….

Les gens n’ont plus envie d’écrire, cela ne les passionne plus….

 

Je me languis de la blogosphère d’il y a 15 ans en arrière….

 

Source: Flickr

Posté par Rubynessa à 20:21 - - Commentaires [2] - Permalien [#]

Eux

Ma vie a toujours été accompagnée des êtres à 4 pattes, les chats.

Mon amour pour eux est spécifique, je ne peux pas l’expliquer.

Au fil du temps il y en a eu beaucoup, de toutes les couleurs, de tous les caractères.

La plupart ont disparus, mais ils sont toujours présents, d’une manière ou d’une autre. 

Il ne reste plus que Ludo et Léo qui m’accompagnement dans ma vie de tous les jours, comme moi je les accompagne dans la leur. 

Je pense que ça sera les derniers (j’avais déjà dit ça la dernière fois), mais mon inquiétude profonde est de partir avant eux. 

Je ne sais pas pourquoi j’ai cette pensée, mais l’idée de les laisser seuls me peine et m’angoisse profondément. 

 

Boubou+Hora

 

Posté par Rubynessa à 14:01 - - Commentaires [0] - Permalien [#]

Ainsi va la vie

A la base ce n'était qu'une idée comme ça, il y a quelques années, de créer un blog pour parler un peu de la vie.

Aujourd'hui je suis à mon ènième blog, je ne me rappelle plus combiens. J'ai l'impression que c'est par tranche de vie, les ouvertures et les fermetures des blogs. On n'a pas toujours des choses à raconter, on n'a pas toujours d'idées, on n'a surtout pas toujours envie de tout dire, même si la tentation de se libérer d'un poids, d'une joie est certainement là. 

On n'ose pas toujours dire ce qu'on a envie de dire, on ne veut pas heurter l'entourage.

Mais j'avais vraiment envie de reprendre ce chemin

NYC 1

Posté par Rubynessa à 12:06 - - Commentaires [0] - Permalien [#]